Le digesteur est le cœur d’une installation de méthanisation : c’est le réacteur biologique dans lequel les matières organiques sont transformées en biogaz par le biais de la digestion anaérobie (en absence d’oxygène).
Il s’agit d’une cuve de grande capacité, généralement :
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enterrée ou posée au sol,
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chauffée pour maintenir une température optimale (35–38 °C en mésophilie, ou jusqu’à 55 °C en thermophilie),
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agité régulièrement pour homogénéiser le mélange.
À l’intérieur du digesteur, les micro-organismes dégradent progressivement les matières organiques (effluents, résidus, co-produits…), en quatre grandes phases biologiques :
- Hydrolyse
- Acidogénèse
- Acétogénèse
- Méthanogénèse → production de CH₄ et CO₂
La durée de séjour des matières dans le digesteur est appelée temps de rétention hydraulique (TRH), et varie généralement entre 40 et 90 jours, selon les intrants et la température.
Le digesteur est dimensionné en fonction :
- du volume d’intrants,
- de leur taux de matière sèche (MS),
- de leur taux de matière organique (MO),
- et du pouvoir méthanogène attendu.
En sortie, on obtient :
- du biogaz brut (valorisable via cogénération ou injection),
- du digestat, matière résiduelle pouvant être valorisée comme fertilisant.
Certains sites comportent plusieurs digesteurs en série, ou un digesteur principal suivi d’un post-digesteur pour prolonger la production ou stabiliser le digestat.
Sources :
ADEME – Méthanisation : principes et fonctionnement (2021)
GRDF – Guide technique de la filière biogaz (2022)
Ministère de la Transition écologique – Guide Installations Classées (2023)