Le Danemark redessine le futur du CO2 issu de la méthanisation

En l’espace d’une semaine, deux projets industriels d’envergure ont été annoncés au Danemark, plaçant le CO2 issu de la méthanisation au cœur de la transition énergétique et de la décarbonation industrielle.

Le projet Greensand : captage et stockage du CO₂ biogénique

Le projet Greensand, porté par INEOS Energy et ses partenaires, est entré dans une nouvelle phase avec l’inauguration du navire « Carbon Destroyer 1 ».
Ce projet permet le stockage géologique du CO2 capté sur plusieurs unités de méthanisation danoises.

Le CO₂ est capté, liquéfié, puis transporté par camion jusqu’au terminal CO2 du port d’Esbjerg. De là, il est acheminé par voie maritime jusqu’à l’ancienne plateforme pétrolière Nini West, en mer du Nord, où il est injecté en sous-sol pour un stockage durable. Ce projet marque une étape majeure dans le déploiement concret de solutions de captage et stockage du carbone (CSC) à léchelle industrielle.

Lancement de l’usine de e-méthanol de Kassø

Le deuxième projet emblématique se situe à Kassø, où l’usine de production de méthanol de synthèse bas carbone entre en service. Pilotée par European Energy, cette unité repose sur le captage du CO2 biogénique provenant de l’unité de méthanisation de Tønder, exploitée par Lundsby Renewable Solutions A/S. Le CO2 est capté et liquéfié par Ammongas, une filiale de European Energy.

Ce bioCO2 est ensuite combiné à de l’hydrogène vert produit par électrolyse solaire, pour fabriquer du méthanol bas carbone. Cette molécule est destinée à des usages industriels dans la chimie (Lego, Novo Nordisk) ainsi qu’au transport maritime, notamment pour Maersk, engagé dans la réduction de l’empreinte carbone de sa flotte dans le cadre du règlement européen FuelEU Maritime.

Un modèle inspirant pour la France

La France dispose de tous les atouts pour développer ce type de projets : grands ports, industriels engagés, énergéticiens actifs et compétences dans la filière biogaz. Le projet Salamandre a démontré la faisabilité, mais aussi les obstacles encore à surmonter.

Le modèle danois repose aussi sur un facteur clé : la taille significative des installations de méthanisation, qui permet d’atteindre des seuils de rentabilité suffisants pour investir dans des briques de captage et de valorisation du CO2.

À l’heure de la planification écologique et des discussions sur la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE3), il devient nécessaire d’élargir la réflexion : à côté de la valorisation du biogaz, le CO2 biogénique doit être considéré comme une ressource stratégique.


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